lundi 30 août 2010

20 ans, 4000 mètres


Quel meilleur prétexte pour nous échapper de Lima qu'un lundi férié? Après une phase d'hésitation désorganisée propre à la jeunesse, notre choix se porte sur une escapade proposée par des péruviens aux élèves en échange. Una combi, un réflex, un vendredi soir et puis s'en va, à trois heures de Lima et quelques centaines de mètres plus haut.

La destination? Marcahuasi. Déjà sur la route, l'aventure commence. Il y a ce ravin à quelques centimètres des roues. Et il y a ces bagages que les turbulences du minibus jettent sur la piste comme les morceaux de pain du petit poucet. Mais quelques lacets plus loin, quand toute forme de vie semble avoir succombé à la sécheresse andine, c'est un village qui apparaît à travers les vitres poussiéreuses. Nous sommes à 3000 mètres.

Nous changeons de moyen de locomotion. Nous, les pieds, les sacs, les mules. La montée, un peu difficile, est soulagée par les feuilles de coca que j'ai glissé contre mes joues. Sur le chemin nous croisons ces femmes qui, pensais-je, existaient seulement dans les dépliants de nouvelles frontières. Panchos aux couleurs vives de l'artisanat local, élégants chapeaux à ruban, visages indiens sculptés par l'altitude et l'expérience, ça existe et pas seulement devant les appareils photos.

Après quelque heures de marche, le sol se décide enfin à s'horizontaliser. Nous voilà au milieu d'une arène dont les gradins ne sont autres que des roches aux formes art nouveau façon casa Batlo, à croire que Gaudi était péruvien. Ni une ni deux, je grimpe sur les hauteurs et me retrouve sur les falaises de Bandiagara, au Mali, soleil couchant, cliché tentant. Après une soirée autour du feu, tout le monde semble s'accorder sur le fait que le froid désertique sera mieux combattu dans les sacs de couchage, bonne nuit.

Le lendemain, les paysages que nous traversons achèvent de nous couper le souffle.
C'est officiel, je pourrai me targuer d'avoir passé mes 20 ans dans une carte postale, perché à 4000 mètres d'altitude dans les Andes péruviennes.

2 commentaires:

  1. Le petit poucet déposait des cailloux, et la poule picotait du pain dur sur un mur ;)
    Feliz cumpleaños, y viva los pollos a la brasa!
    cucharilla

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  2. Tu manques pas d'air à 4000m! Soufflés ses vingt ans! Et puis bravo, il fallait du courage, mais tu ne t'es pas dégonflé pour mener à bien l'échange international. Sûr que le pollo a la brasa ne manquait pas de sel!
    Saludos..y feliz cumpleanos tio.

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