jeudi 25 novembre 2010

Cajamarca

Il file, l'air de rien, invariable et impitoyable, il nous dépasse ce temps qui passe, qui court et nous prend de cours. Depuis les premières vacances ça n'a pas changé, le début dure jusqu'à l'irréfutable évidence de la fin et le temps nous rappelle bien trop tard que nous l'avions oublié. Bien heureusement, si il ne s'arrête, il y a des moments où le temps n'a plus grande influence et c'était le cas durant cet agréable week end.

Le plan: infiltrer d'un cours de géographie des mines au sein duquel comptaient quelques uns de mes acolytes péruviens et avec eux mettre le cap sur Cajamarca, la vieille ville minière du nord où ces vilains espagnols ont pincé le dernier Inca, Atahualpa, et lui ont fait passer un sale quart d'heure pendant quelques jours. Aussi l'occasion de reprendre des nouvelles de la panaméricaine nord, moins d'une semaine après y avoir laisser mes dernières traces de caoutchouc. Après 16 heures de bus à travers la sierra verdoyante, nous arrivons à destination.

A Cajamarca l'air est pur, quelques conifères s'épanouissent même sur les versants qui délimitent la ville, le ciel d'un bleu photoshopé ne nous fais pas craindre les quelques cumulonimbus qui le tâchent gaiement. La pierre est claire et dense, les bâtissent ont du cachet, on s'y sent vite bien mais j'en pars bien vite.

Le jeudi est destiné à la visite d'une communauté voisine qui fait dans la pisciculture et la propagande évangéliste. Oui, la Granja Porcon fut été fondée par quelques convaincus venus du nord du continent dans les années 60, et du coup les façades des petites maisons de la vallée arborent plus de messages bibliques que de fenêtres. Les plus critiques crieront à l'endoctrinement, tous y verront un certain contraste avec les ancestraux sombreros et les jupes bariolées des femmes qui sillonnent les rues.

Le vendredi nous entraînera à la mine de Yanacocha, une des plus importante mines d'or dur monde. La Mine d'or. Ca y est je commence à voir en noir et blanc la sueur des mineurs moustachus qui, à la pioche, dans un mélange de poussière et de sueur, extraient chaîne au pied les pépites de la roche ingrate, pour les mettre dans les wagonnets du train (de la mine). Zorro n'est plus très loin. En fait pas du tout, la journée est occupée par une visite de cette mine ultra-moderne, à ciel ouvert, pas une pioche sinon de gigantesques bassins dans lesquels les produits chimiques se chargent de tamiser le minerai. La guide nous donne une vision idyllique de l'entreprise qui, en plus de faire de l'environnement sa priorité, affiche un humanisme certain à travers de son programme de responsabilité sociale et d'inversions dans la région. Que du bon se dit-on un peu dubitatifs à la fin de la journée. Mes doutes se confirmeront en réalisant une enquête d'opinion avec un sociologue rencontré sur le plaza de armas qui touche pas mal sur le sujet. Pour lui, c'est surtout de la communication mensongère et un peu de poudre aux yeux pour faire avaler la pépite et les crasses qui sont faites à la zone. En ce qui me concerne je serai plus théorie du complot des michants actionnaires américains qui contrôlent la mine qu'altruisme de la part d'une société privée, enfin.

Les deux jours qui suivent, nous touristons dans la belle nature des environs, l'occasion de voir du paysage et de prendre un bol d'air frais et quelques clichés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire