samedi 1 janvier 2011

du Pérou à Buenos Aires

Compressé contre le siège du charter sensé m'expédier en Argentine, je regarde pensif à travers le hublot le sol qui se dérobe à grands renforts de kérosène. J'ai l'impression de quitter mon chez moi, sur un mode plus niais, "mon petit Pérou". Et puis, fou ce que notre vision du monde est formatée par le concept d'Etat Nation. Bref, petit Pérou, je t'aime beaucoup et j'ai hâte de te retrouver.

C'est donc parti pour un hors sujet de 2 mois à travers l'Argentine, le Chili et la Bolivie, de la Patagonie à l'Altiplano, de Buenos Aires au Lac Titi Caca. Mais pas si vite che, nous disposons d'abord d'une semaine dans la capitale fédérale qui avait inspiré lettre de motivation et premiers choix quand il y a 1 an j'avais rêver de gagner l'Amérique latine pour mon échange.






Me voilà donc qui débarque avec ma tête bourrée de référentiels liméniens sous un généreux 35 aéré. Le premier choc s'exprime donc en celsius. Très vite l'impression d'un retour à du connu : plus de négociation avant de monter dans un taxi, il y a un compteur, il y a des arrêts de bus, on sert du pain au restaurant, il y a des arbres, des parques, des tours. Je me fonds dans la masse des visages européanisants et redécouvre cette ville à laquelle je m'étais déshabitué. Qu'on ne s'y méprenne, nous sommes toujours en Amérique Latine mais dans un centre ville au développement plus précoce. Malgré l'influence palpable d'Haussmann, les façades restent indisciplinées, le neuf côtoyant l'ancien, le haut le bas, mais cette hétérogénéité à plus de charme, de cachet, que là bas, à Lima. L'anarchie chromatique est plus raisonnée, le Buenos Aires que j'ai arpenté ces derniers jours est bobo: culture des cafés, bars branchés, éclairages cogités. Et puis cette esquisse serait bien incomplète sans mentionner les porteñas, belles de la cité qui captivent avec une fréquence anormale ma disponibilité visuelle. Ici, les filles sont belles. La ville a donc de solides arguments mais elle compte sans celui du vrai dépaysement.





Celui là nous attend pendant les deux mois qui s'entameront le 4 janvier par 40 heures de bus qui nous séparent encore de la Patagonie. En bus? Oui, on ne développera finalement pas le cliché du Transporteur Volkswagen des années 70 qui illustrait nos rêves de mobilité depuis le verdict de Sciences Po pour les échanges. Mais dans le fond le propre d'un baroudeur n'est-il pas de faire au plus simple pour prioriser le plus important: le voyage? Et puis les changements de plan ne sont-ils pas un composant majeur des roadtrips à 20 ans? C'est en tout cas ça, notre épopée jusqu'à maintenant, un itinéraire qui se redéfini à grands coups de google maps, un plan voiture qui n'a pas su résister aux cons-plications administratives, une équipe passée de 2 à 4 à 5 à 3, un billet de bus et pas grand chose de plus. Mais qu'importe comment, nous verrons ces glaciers, ces déserts, ces steppes et ces lacs, nous parcourrons ces 10 000 kilomètres, que ce soit en bus, en lama ou en stop car nous sommes pleins d'une intarissable envie de vivre.

A bientôt

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